Foire Aux Questions

du pèlerin de St Jacques de Compostelle

-> Quelles sont les motivations qui poussent à prendre le chemin ?

Il est difficile de répondre à cette question tellement les raisons affichées (l'aventure-l'art et l'histoire-la nature-les rencontres-la spiritualité) cohabitent avec celles plus secrètes et plus intimes. Parfois elles se révéleront au grand jour  au fils des pas, des difficultés, des rencontres. On peut néanmoins penser que le monde bruyant et quelque peu frustrant  dans lequel nous évoluons  favorise le besoin d'évasion pour retrouver son rythme propre en dehors de toute compétition et ainsi "respirer" au grand jour... La marche sur le chemin est propice à la réflexion, à la méditation ou tout simplement à la contemplation ce dont a besoin l'individu pour se régénérer. On n'oubliera pas pour autant la dimension religieuse même si elle n'est plus aujourd'hui la source principale qui génère le désir de "faire Compostelle".

-> Qui était Saint Jacques le Majeur vers qui nous dirigeons nos pas et qui est à l'origine du pèlerinage?

SAINT-JACQUES, frère de JEAN, son cadet, fils de ZEBEDE, pêcheur en Galilée,abandonne sa barque pour suivre le Christ comme apôtre.A la mort du Christ il part évangéliser la Péninsule Ibérique,c'est à dire l'Espagne.

Puis il revient à Jérusalem où il est décapité par HÉRODE AGRIPPA en 44.

La légende veut que la dépouille de SAINT-JACQUES fut, de nuit, chargée sur un bateau par ses disciples et ramenée discrètement en Espagne où il fut enterré dans un lieu-dit "COMPOSTELLE". Son tombeau fut découvert-ou supposé tel-vers 813-833.

Une petite église fut construite au-dessus de la tombe et un culte local se développa. Dès 839, la première cathédrale était consacrée et c'est vers elle que convergent tous les chemins de Compostelle pour se recueillir sur le tombeau du saint.

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-> Quelle est la meilleure période pour partir en chemin?

A vrai dire il n'y a pas de période à exclure ou à privilégier. Votre choix n'est d'ailleurs pas toujours de votre fait surtout en raison de vos contraintes familiales ou  professionnelles à moins que vous soyez retraité...  Il est évident néanmoins qu'il est plus agréable de pérégriner avec un temps clément et  un soleil qui ne frappe pas trop fort plutôt que d'être soumis à des rigueurs hivernales qui nécessitent un surplus de lourdes  vêtures... Pour ces raisons on constate un engouement pour les mois de Mai-Juin et Septembre-Octobre. Nous les recommandons aussi!

-> Quel chemin choisir?

Chaque chemin qu'il soit français, espagnols ou autre  est à découvrir avec ses particularités, son profil, son histoire. Toutefois en ce qui concerne les chemins français  on évitera de se limiter aux 4 pérégrinations bien connues que sont celles  du Puy, de Tours, de Vézelay ou d'Arles en élargissant à des parcours moins mis en exergue mais tout aussi dignes d'intérêt qu'est,entre autres, le chemin du Piémont Pyrénéen. On rappellera aussi qu'autrefois le pèlerin partait de chez lui et que, si vous envisagez de respecter cette belle  tradition, votre choix s'imposera de lui même en fonction de votre localisation. En ce qui concerne le chemin espagnol notre préférence ira vers la Camino Francès de part ses possibilités d'hébergement particulièrement développées mais nous n'excluons pas pour autant le Camino del Norte qui reste un très beau chemin!

-> Faut-il des qualités physiques particulières pour prendre le chemin?

Non, même si vous n'avez pas une grande habitude de la marche vous pourrez facilement pérégriner sur les chemins à votre rythme et en faisant des étapes plus ou moins longues en fonction de vos possibilités physiques. Au fur et à mesure de votre avancée vous vous rendrez compte que votre corps s'adapte progressivement à l'effort demandé pour vous sentir de plus en plus à l'aise au fils des étapes...Un petit conseil: si vous marchez à plusieurs ne vous faites pas imposer un rythme de marche qui n'est pas le votre.. Il est préférable de se  fixer des points de retrouvailles avec vos éventuels compagnons de route plutôt que de marcher avec un pas qui n'est pas le vôtre ce qui peut engendrer un surcroît de fatigue!

-> Que dois-je envisager d'emmener avec moi sur le chemin?

Il s'agit là d'une question importante car une charge trop conséquente  sur le dos risque fortement de vous handicaper voire vous décourager... Je pense qu'il ne faut pas trop vous éloigner d'une charge proche de 10% de votre poids. ce qui nécessite une réflexion sur ce qui vous est absolument indispensable et ce dont vous pourrez vous passer... entre l'utile et le superflu en quelque sorte! Un sac à dos de 40 à 45 litres semble être raisonnable et suffisant en évitant les sacs larges. Vous vous rendrez vite compte de la nécessité de pérégriner 'léger"! Choisissez aussi un sac possédant une poche sur sa tête pour les petits éléments qui doivent être rapidement accessibles. Enfin il est utile aussi de vous munir de petits sacs transparents avec fermeture ce qui vous permettra de ventiler le contenu du sac tout en facilitant le rangement et le repérage à l'intérieur.

-> Dois-je emmener avec moi un topo guide?

Sachez qu'un guide papier pèse et qu'il constituera un poids supplémentaire à transporter... mais peut être vous sera t-il nécessaire pour vous sécuriser quant au parcours à effectuer... L'essentiel n'est pas là car les chemins sont en général bien balisés! Il est par contre indéniable que les guides proposés sur le marché vous donnent d'utiles indications sur le patrimoine à découvrir tout au long de vos étapes et en ce sens ils m'apparaissent particulièrement utiles. Ils vous proposent, bien sûr, des trajets d'étape avec point de départ et d'arrivée sans que vous vous sentiez dans l'obligation d'en tenir compte. Enfin vous trouverez des propositions d'hébergement avec leurs coordonnées ce qui facilitera votre choix. Bien sûr, si vous savez bien utiliser les applications sur un téléphone moderne vous pouvez obtenir toute ces informations en le consultant.... il pourra même vous éviter de transporter un appareil photo (ce que je vous recommande pour garder des traces indélébiles de votre pérégrination)

-> Que préconisez-vous  à mettre dans le sac?

Bien évidemment les vêtements à emmener varierons quelque peu en fonction de la période choisie pour marcher. Vous trouvez dans le commerce  des textiles qui sèchent très rapidement ce qui en limite le nombre dans le sac  car  vous avez toute latitude pour faire votre petite lessive le soir une fois arrivé à votre gite. De même choisissez des textiles qui absorbent  une transpiration excessive, on a fait beaucoup de progrès dans ce secteur depuis quelque temps!  Quelques conseils d'allégement: privilégiez ce que l'on appelle "le sac à viande" que l'on trouve en soie et qui pèse quelques grammes au détriment du sac de couchage classique relativement pesant et encombrant qu'il faut plier chaque matin avant le départ ce qui n'est pas  toujours une mince affaire. Les hébergements, quels qu'ils soient fournissent des couvertures évitant ainsi d'avoir froid...

-> Que précaution, en terme d'équipement, vous paraît essentielle pour un chemin sans souci?

Je pense que le choix de la chaussure est primordial. N'hésitez pas à opter pour une chaussure de qualité même si elle dépasse quelque peu le budget que vous envisagiez! Le pied doit être maintenu de façon à ne pas naviguer durant la marche. Les orteils doivent disposer en  permanence d'espace libre , devant et aussi vers le haut, ainsi que d'aisance latérale. Je conseille  qu'en terme de pointure vous optiez pour une demi-pointure de plus par rapport à celle qui est votre ordinairement; vous aurez ainsi la possibilité de porter des chaussettes de randonnées très souvent plus épaisses que des chaussettes ordinaires. Il existe aussi des chaussettes dites "double-peau" qui évitent le frottement et l'échauffement des pieds en contact avec la chaussure...

->Que proposez-vous pour se protéger de la pluie?

Je vais être quelque peu en désaccord avec ce qui est très souvent proposé, à savoir le choix du poncho! Jeune pèlerin j'ai expérimenté cette forme de protection que j'ai très vite abandonnée car la transpiration dégagée par l'enfermement du corps me mouillait presque autant qu'une marche sous la pluie... De ce fait j'ai privilégié l'anorak et le "sur-sac" pour protéger ce dernier de l'humidité avec un "sur-pantalon" si j'avais envie de protéger mes jambes le cas-échéant. Vous pouvez aussi protéger votre tête d'un chapeau pouvant être utilisé aussi pour résister au soleil trop généreux...

->Une trousse de premiers secours semble indispensable pour pérégriner... Que doit-elle contenir?

Bien évidemment il est nécessaire de prévoir une telle trousse dans le sac mais là encore il faut choisir avec discernement ce que l'on va y mettre sachant que l'on pourra la compléter tout au long du chemin d'une manière spécifique à nos besoins propres,  les pharmacies et les médecins ne faisant pas défaut sur nos itinéraires... Je préconise donc  une liste minimum soit:

  • une boîte de pansements prédécoupés de différentes tailles
  • une petite boîte de "double peau" pour prévenir l'ampoule l'ampoule dès les premiers signes ou pour la mettre à l'abri et lui éviter de faire souffrir si elle s'est constituée.
  • des petites compresses stériles en emballage individuel
  • des petites compresses stériles, toujours en emballage individuel, imbibées d'un produit désinfectant  (Arnica - Bétadine pour les ampoules)
  • un petit rouleau de sparadrap ou équivalent de 2 cm de large
  • une petite bande de contention de 5cm de large
  • quelques pansements de type Compeed (1boîte petit modèle et une boîte modèle moyen)
  • paracetamol
  • crème solaire
  • des dosettes de sérum physiologique pour lavage oculaire
  • une petite paire de ciseaux, des aiguilles et du fil
  • une paire de lacet de rechange
  • quatre épingles de sûreté
  • un tire-tique en deux tailles (grand et petit modèle)
  • une pince à écharde
  • quelques tablettes énergétiques à base de glucose

->Que faut-il emmener avec soi en dehors de la vêture, du nécessaire pour dormir et de la trousse de premiers secours?

En premier lieu je vous conseille de vous munir d'un "sac banane" que vous portez à la ceinture ce qui vous permet une certaine sécurité contre un éventuel oubli ou un vol... C'est dans celui-ci que vous pourrez ranger vos papiers d'identité, votre carte vitale, votre carte européenne d'assurance maladie (si vous êtes en dehors de la France), vos moyens de paiement (carte bancaire-chèques-espèces), votre crédenciale, votre téléphone... Vous avez ainsi rassemblé ce qui est primordial!

->Dois-je me munir de bâtons de marche?

En ce qui me concerne j'ai toujours pérégriné avec un "bourdon" (non donné au bâton qui accompagnait  le pèlerin d'antan) et, en dehors de l'aspect symbolique, celui-ci m'a été précieux dans le cadre de ma marche: il m'a aidé notamment lorsque le chemin était très accidenté (dénivelé important) et dans les jours de pluie où le sol détrempé était particulièrement glissant... Par contre je trouve inutile de s'encombrer de deux bâtons télescopiques comme j'ai pu le voir souvent...

->Faut-il prévoir d'emmener une gourde ou un système qui nous permette d'avoir de l'eau à disposition?

Cela dépend de la période à laquelle vous partez et du chemin que vous allez choisir. En ce qui me concerne je me suis peu préoccupé de cet aspect malgré le fait qu'il soit  nécessaire de boire beaucoup pour éviter un manque d'hydratation et une  tendinite... J'ai toujours trouvé sur mon chemin des possibilités de me rafraîchir sans qu'il soit besoin d'alourdir le poids de mon paquetage...  Mais ce qui m'a convenu n'est peut être pas ce qui convient aux autres... je suis peut être un "chameau" qui boit peu! (Par précaution je serais néanmoins enclin à vous inviter à vous munir d'un petit bidon d'un demi-litre que vous aurez très souvent la possibilité de remplir). Pour les "assoiffés" vous pouvez opter pour le "Camel-bag", (une poche d'eau placée dans le sac à dos avec un tube d'aspiration fixé à l'épaule, à portée de lèvres...) mais bien évidemment ce système alourdit le sac!

->Doit-on prévoir des victuailles à emporter dans le sac pour déjeuner?

Là encore cela va dépendre de la façon dont vous envisagez votre marche et de l'organisation de votre journée... J'ai toujours privilégié un départ très tôt de l'hébergement qui m'avait accueilli pour la nuit ce qui m'a permis un long temps de marche dans la demi-journée me permettant de terminer pratiquement l'étape avant d'envisager une "pause-repas". Je trouvais donc de quoi me sustenter (épicerie - restaurant) sans difficulté et sans avoir à porter le déjeuner... Je disposais de temps ensuite pour intégrer mon hébergement, prendre la douche, faire le cas échéant une petite sieste avant de découvrir, dans de bonnes conditions,  la localité d'accueil... (Bien sûr, pour attendre votre déjeuner et compenser une petite faim je ne saurais trop vous recommander de prendre avec vous quelques barres de céréales et des fruits secs...)

->Il faut, je crois, se munir d'une crédencial! Pourquoi et comment l'acquérir?

La crédencial est en quelque sorte "le passeport" qui atteste de votre qualité de pèlerin et  qui vous en reconnait le titre. Elle est indispensable pour l'accès aux gîtes espagnols qui y apposent un tampon et la date. Elle n'est pas exigée en France sauf parfois pour l'accès à certains hébergements chez des particuliers par l'intermédiaire d'une association jacquaire. Pour l'obtenir vous avez deux solutions simples:

  • Avant votre départ. Si vous faites partie d'une association jacquaire, demandez lui de vous la délivrer , si vous n'en faites pas encore partie, on vous demandera généralement d'adhérer.
  • En chemin. Si vous commencez votre chemin au Puy, la crédencial est délivrée au presbytère de la cathédrale.

Lorsque vous atteignez Santiago de Compostela et sur présentation  de votre crédencial et de son parcours attesté  on vous délivrera un diplôme: la Compostela.

->Qu'est ce que la Compostela?

Après vérification de votre parcours attesté sur votre crédencial on vous remet "la Compostela". Sachez que vous pouvez aussi l'obtenir en ne parcourant que les 100 derniers kilomètres (200 km si votre déplacement s'effectue en bicyclette) qui précédent votre arrivée à Santiagio. C'est pour cela que vous trouvez une augmentation substantielle de pèlerins sur le chemin à partir de Portomarin pour ceux qui ont emprunté le "Camino Francès" Il est de bon ton, en effet, pour les espagnols notamment, de justifier d'avoir effectué le pèlerinage de Compostelle et de le préciser sur le curriculum vitae...

->Pourquoi les pèlerins arborent une coquille lorsqu'ils prennent le chemin?

C'est à travers les légendes que la coquille s'est imposée comme attribut de l'apôtre Saint Jacques. Les pèlerins ramassaient des coquilles qu'ils trouvaient sur les plages de Galice et les portaient fièrement à leur retour comme preuve de leur périple et comme souvenir. Aujourd'hui, dès le départ, on porte la coquille pour indiquer que l'on part vers Compostelle... Symboliquement parlant le pèlerin ne devrait l'arborer qu'après avoir achever sa pérégrination... mais cela est une autre histoire d'autant que très peu de "pérégrinants"  aujourd'hui  effectuent leur retour à pied.

->Doit-on envisager d'effectuer, après avoir atteint Santiago, les étapes qui mènent jusqu'à Cabo Fisterra?

Il s'agit là d'un choix personnel qui sera dicté ,d'une part , par votre état de fraîcheur et,d'autre part, par les objectifs que vous vous étiez fixés en partant vers Compostelle.  Autrefois, beaucoup de  pèlerins accomplissaient ce parcours, comme en témoignent les nombreuses traces  patrimoniales que l'on croise sur le chemin en direction de l'océan. Vous pouvez aussi avoir la tentation d'atteindre l'océan à l'endroit où le corps de Saint Jacques aurait été récupéré... C'est aussi là que le pèlerin d'antan récupérait "sa coquille" attestant de la véracité de son pèlerinage. La tradition veut aussi que le pèlerin d'aujourd'hui brûle à Cabo Finisterra ses "anciens vêtements" symbolisant la naissance d'un homme nouveau ayant accompli son pèlerinage. (Il semblerait toutefois que cette pratique est désormais interdite pour éviter tout risque d'incendie...). Enfin, si vous aimez les diplômes, sachez qu'en atteignant l'océan il vous en sera remis un nouveau mais qui n'a nullement la signification de la "Compostela"  puisqu'il n'atteste que vous avez marché 99,9 km de plus en trois étapes!

->Qu'est ce qu'une année jacquaire?

Quand la fête de la Saint Jacques (25 juillet) tombe un dimanche,on parle d'année jacquaire, d'année sainte compostellane ou de jubilé. L'événement se reproduit tous les 6,5,6 et 11 ans et ce, jusqu'à 15 fois par siècle. Ce n'est qu'à la fin du Moyen-age en 1428, que l'on trouve trace de la première année sainte compostellane historiquement  attestée. A cette occasion, du premier jour au dernier de l'année concernée, la porte sainte de la Cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle est ouverte. Ano Santo Xacobeo (en galicien) est alors déclarée. La tradition très ancienne de cette fête a été relancée en 1965. A cette occasion, des centaines de milliers de pèlerins du monde entier se lancent sur les chemins, avec pour objectif d'arriver à Santiago le 25 juillet. Les prochaines années jacquaires seront en 2027 - 2032 - 2038 - 2049 - 2055...


 


St Boris

Jeudi 02 Mai 2024